Analyse de “Goodbye Blue Sky” de Pink Floyd (musique et vidéo)

Inscrit dans le célèbre album “The Wall” de Pink Floyd, “Goodbye Blue Sky” est un morceau de musique composé par Roger Waters, mais aussi un film d’animation, dessiné par Gerald Scarfe. Comme toutes les autres chansons de l’album, celle-ci retrace le parcours de Pink, le personnage principal du film tiré de l’album. Cela étant dit, cette analyse se focalisera sur le morceau en lui-même, sans référence à l’état personnel de Pink, puisqu’il n’y a aucun renvoi direct à lui dans la musique ou dans l’animation en particulier. Le thème principal de cette œuvre est la guerre, ou plus précisément la Seconde Guerre Mondiale, et ses effets en général.

L’œuvre commence avec un passage filmé dans la vraie vie, avant de basculer rapidement dans l’animation alors que la musique commence. On voit d’abord un oiseau dans un jardin paisible, vraisemblablement une colombe, de par sa taille et sa couleur blanche, qui s’envole soudainement à la vue d’un chat voulant l’attrapper. Alors qu’elle bat des ailes, la musique commence. Il s’agit de guitares acoustiques dont la mélodie est simple et calme. Il y a une transition vers la partie animée qui se fait, toujours dans le ciel, où l’on voit le même oiseau faire face au public quand soudain il se fait déchiqueter par un autre oiseau sortant de ses entrailles, qui s’expulse du cadavre de la colombe et grandit, prenant la place du cadre entier. Celui-ci ressemble plutôt à un aigle géant avec de longues serres et des ailes menaçantes. Cette transition se fait très brutalement, et ce grâce à plusieurs moyens.

Premièrement, au début la musique est calme, à un volume sonore très bas, et se base sur un seul accord, majeur – quand soudain, celle-ci bascule vers une mélodie inattendue, avec un volume sonore beaucoup plus élevé qui est supporté d’un bruitage synthétique de trombone, rude, pour accompagner les mêmes guitares acoustiques. En effet, même si le premier accord de cette nouvelle phase n’est pas mineur, il est à seulement un ton en dessous de l’accord précédent, auquel on s’était accommodé. Cette démarche harmonique est très inhabituelle et brusque : c’est comme ça que Roger Waters arrive à surprendre l’auditeur dans ce passage.

Ensuite, au niveau visuel, il faut d’abord noter que la colombe explose seulement quelques secondes après la transition du réel vers l’animé, ce qui surprend aussi le visionneur. De même, le ciel est aussi bleu que dans la partie filmée en live, avant de devenir noir aussi rapidement que l’aigle émerge de la colombe, vêtu de la même couleur. Dans l’idée que l’aigle symbolise l’aspect dévastateur de la guerre, et la colombe la paix, la combinaison de ces effets visuels et de la musique met en évidence la surprise qu’est la guerre, et comment elle peut prendre forme à partir de rien. De plus, le choix cinématographique de passer du filmé à l’animé au début de ce morceau montre l’absurdité de cette transition : comme la vidéo bascule du réel au non réel, Waters suggère qu’un changement si brusque de l’atmosphère, et donc symboliquement du monde, ne devrait exister que dans les cauchemars.

À la suite de ce passage, on voit l’aigle du dessus, prenant la forme, ou plus précisément l’allure, d’un avion de guerre : son bec et son cou semblent être en métal, et forment une flèche trop droite et plate pour ressembler à l’avant du corps d’un oiseau. De même ses ailes ont l’air métallisées, et sont parfaitement perpendiculaires au cou. Cette représentation de l’oiseau ne fait pas seulement référence aux avions qui bombardaient les villes durant la guerre, mais à l’aspect inorganique, et donc contre nature, de la guerre en général. L’oiseau, étant au départ un animal et donc venant de la nature, imite un objet artificiel dont le seul but est de détruire : l’œuvre dénonce donc métaphoriquement cela chez les humains.

La musique qui accompagne ce passage fait de même. En effet, le son du trombone, qui prend une place énorme dans ce passage, symbolise aussi l’anti naturel par le fait qu’il est généré artificiellement, et ne sort pas d’un réel instrument. Il faut aussi s’intéresser aux accords joués par celui-ci et par les guitares. En effet, l’accord qui suit le premier de ce passage témoigne d’un chromatisme, et est aussi majeur. Ces deux accords alternent entre eux avant de sauter par le même chromatisme sur le renversement d’un autre accord, tout aussi majeur, et de finir en retournant sur l’accord du tout début pour reprendre le thème principal à la guitare seule. Cette suite, une fois de plus, se compose uniquement d’accords majeurs. Elle crée pourtant indubitablement chez l’auditeur une angoisse très brusque. En effet, Roger Waters utilise une harmonie n’appartenant à aucun style traditionnel populaire. C’est un style très osé, mais ce n’est pas pour dire que l’harmonie est dissonante, elle apporte cependant le même effet que si elle l’était. Ce décalage par rapport aux attentes de l’auditeur représente aussi l’anti-naturel. D’ailleurs, il faut savoir que dans la totalité du morceau, la musique va tout simplement alterner entre ce passage et le passage plus calme à la guitare, en ajoutant quelques variations. Le commentaire fait sur l’harmonie de ce passage peut donc être transposée aux autres passages où le pseudo-trombone joue.

Revenons-en au visuel. Après les quelques secondes qui montrent le rapace prenant l’allure d’un avion de chasse, ce dernier descend soudainement vers la surface de la terre. Alors qu’il place ses serres sur un paysage urbain aussi gris que le reste du décor, l’on s’aperçoit que l’oiseau est en fait gigantesque. Cela montre l’ampleur que peut soudainement prendre la guerre. L’oiseau arrache ensuite la partie de la ville qu’il avait sous ses griffes, et laisse une traînée de sang derrière lui. Ce choix stylistique surréel indique non seulement que la guerre affecte d’énormes territoires, mais aussi qu’elle assure la souffrance personnelle de chacun individuellement à travers le sang, qui jaillit normalement d’un corps seul et vivant. Après cela, l’oiseau s’envole lentement vers le ciel, avec sa “proie” entre ses serres. C’est là qu’on voit les bordures rouges sur ces ailes, qui peuvent éventuellement renvoyer aux couleurs du nazisme, ou bien tout simplement accentuer la couleur du sang qui dégouline abondamment des serres de l’oiseau.

Au niveau de la musique, une fois que la mélodie calme et simple de la guitare est revenue, on entend plusieurs voix qui chantent doucement, sans mots. Cette simplicité et ce calme excessifs contrastent non seulement avec le passage précédent au trombone, qui était très angoissant, mais aussi avec le visuel, qui nous montre le spectacle violent d’un aigle arrachant la vie d’innombrables personnes. Cette ironie crée chez le visionneur une sorte de confusion, venant du fait que l’on ne sait pas s’il faut être choqué par ce que l’on voit ou réconforté par ce que l’on entend. Ce décalage émotionnel empêche toute appréciation linéaire de l’œuvre; le visionneur est déchiré, et l’on ressent donc mieux l’horreur de la guerre.

Retour au visuel, après avoir survolé le même paysage urbain sans nuances, l’aigle se rapproche du premier plan en planant très lentement. Encore une fois nous remarquons ici que les proportions de l’animal sont exagérées : les ailes sont excessivement larges et parfaitement symétriques, le coup et la tête forment une sorte de flèche très étroite et le corps entier de l’oiseau est trop plat. La ressemblance à un avion de chasse est encore mise en évidence, ainsi on retrouve le même contraste entre le naturel et l’artificiel. L’oiseau qui symbolisait la paix auparavant est devenu une machine de guerre. On retrouve même vers la fin du vol plané une traînée de fumée grise au niveau des ailes de l’oiseau, pour amplifier l’imitation de l’avion industriel. D’ailleurs, au niveau de l’audio, alors que les voix continuent de chanter paisiblement, on entend un bruitage rude d’avion qui passe à côté, ce qui ajoute à l’imitation.

Après le vol plané, l’oiseau semble lâcher deux boules brillantes blanches comme si elles étaient des bombes. C’est alors qu’on s’aperçoit qu’elles sont en réalité les yeux d’une géante entité monstrueuse debout sur le paysage urbain. Avec cette transition le ciel devient orangé, et le monstre semble gesticuler ses bras vers le haut pour enfin se transformer en énorme bâtiment qui surplombe le reste du paysage. Celui-ci se présente comme un gratte-ciel avec une ouverture énorme au-devant, par laquelle sortent des centaines d’avions de guerre. Ici l’animateur crée une mise en abyme de l’effet dévastateur de la guerre : l’aigle, ou l’avion, semble lâcher des bombes, qui en fait mènent à la naissance d’un bâtiment à l’origine de plusieurs autres avions de guerre, qui lâcheront sûrement à leur tour des bombes par eux-mêmes. La destruction engendre encore plus de destruction, et la guerre ne fait que s’empirer par un effet de boule de neige. Après ce passage, le spectateur se voit transporté dans un décor de No Man’s Land, avec en arrière-plan des flammes. On aperçoit des sortes de créatures qui ressemblent à des humains, dénudés, marchant accroupis, avec des masques à gaz en guise de têtes. Ils semblent se précipiter en voyant éclater plusieurs bombes. Ici, l’état de l’homme est réduit à une condition animalesque, confiné dans un décor effroyable, et entièrement soumis aux effets de la guerre. De plus, l’une de ces créatures se réfugie dans une sorte de tunnel. L’éclatement des bombes rappelle en quelque sorte les éclairs d’un orages – Il est donc intéressant de noter ici que l’homme se protège de sa propre invention comme s’il s’agissait de forces naturelles (comme la foudre) ; c’est là que ressort l’ironie subtile de l’œuvre.

Du côté de la musique, c’est au moment où les deux yeux brillants du monstre ressortent que les premières paroles sont prononcées : “Did-did-did-did you see the frightened ones?” En français, on obtient, “Avez-vous vu les personnes effrayées ?” Premièrement, ces mots sortent en même temps que le thème au trombone artificiel, ils ont donc un effet tout aussi surprenant. De plus, la répétition du mot “Did,” au tout début de ces premières paroles imitent le thème du mécanique ou bien de l’industriel qui règne tout au long de cette œuvre. Ensuite, les voix chantes, “Did-did-did-did you hear the falling bombs?”, en français, “Avez-vous entendu les bombes chuter?” Une fois de plus le motif des bombes apparaît, avec une formulation des paroles tout aussi brutale. La forme interrogative mais simple des phrases démontre clairement la dimension engagée de l’œuvre ; Roger Waters désigne directement du doigt l’atrocité de la guerre. D’ailleurs, dans la phrase qui suit, la qualité argumentative de l’oeuvre ressort davantage : “Did-did-did-did you ever wonder why we had to run for shelter when the promise of a brave new world unfurled beneath the clear blue sky?” En français, « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il fallait courir pour s’abriter quand la promesse d’un monde meilleur chutait du ciel bleu? » Roger Waters met en évidence l’ironie de la guerre : elle est censée apporter un nouveau régime (ici celui d’Hitler) pour créer un monde meilleur, mais pour ce faire il faut passer par la destruction massive. En d’autres mots, il faudrait pour aider l’humanité d’abord la détruire. De plus, quand ces paroles sont prononcées, la mélodie change et traduit une descente progressive vers un registre plus grave qu’autre chose – cette chute mélodique pourrait symboliser les bombes qui tombent. De même, cette partie des paroles constitue une seule phrase, longue et sans pauses, qui a le même effet.

Après le passage des créatures dans le tunnel, il y a un deuxième plan sur le bâtiment titanesque d’où sortent une multitude d’avions de guerre. Cependant, on les voit cette fois-ci se transformer lentement en croix de jésus, blanches, survolant le paysage paisiblement. Celles-ci représentent la religion, certes, mais surtout la mort – cette idée surréelle résume donc la fonction de ces machines : tuer. L’animateur représente la résultante ultime de la guerre, la seule conséquence qui compte : la mort d’innombrables innocents. Il y a ensuite un plan sur un paysage de No Man’s Land, avec au premier plan, un squelette portant un uniforme de soldat, qui chute au sol à une allure apathique. Cela peut symboliser la souffrance de la guerre qui est longue et prononcée – et aussi angoissante que l’écroulement passif d’un homme déjà mort.

En outre, l’ironie expliquée auparavant subsiste, avec au niveau de la musique un retour au passage du début, basé sur l’accord majeur singulier, comme quand la colombe volait dans le ciel. Tout dans ce passage est différent au niveau du visuel ; on est passé d’un oiseau représentant la paix dans un ciel bleu à un No Man’s Land semblable aux limbes avec un squelette qui tombe au sol, et pourtant la musique est la même. Symboliquement, Roger Waters nous fait comprendre que les atrocités de la guerre peuvent facilement passer comme inaperçue ou normale si elles sont présentées de la bonne manière. Cependant, il y a aussi des effets sonores de tonnerre dans ce passage, ce qui crée un contraste au calme de la musique et au chaos de la situation qu’elle décrit.

Ce qui suit est sûrement le plan le plus symbolique de l’animation entière. Il s’agit d’un zoom arrière sur un drapeau de l’Angleterre au milieu d’un décor similaire à celui d’avant. Progressivement, les diverses sections colorées du drapeau s’effondrent une à une, jusqu’à laisser la croix rouge principale dénudée, connectée au poteau blanc qui soutient le tout. Cela révèle la forme d’une sainte croix, dont la partie supérieure est donc rouge et la partie en dessous, blanche. Seulement, le rouge commence à couler en excès sur le blanc, comme si la croix saignait. On peut d’abord interpréter ce passage comme l’effondrement tragique de l’Angleterre au profit du nazisme. La mort de ce pays se traduirait aussi par la mort des innocents qu’il contient, d’où la croix de Jésus sanglante qui symbolise le décès. Autrement, ce passage pourrait plutôt dévoiler la conséquence ultime du nationalisme, ou du moins de l’attachement à une nation ou à un régime politique – c’est celle de la guerre. Le conflit, le désaccord et donc l’affrontement de plusieurs nations et idéologies : ce sont les effets qu’il faut endurer lorsqu’on tient à un symbole comme l’Angleterre, ou n’importe quel autre pays. Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, il s’agirait du régime des nazis s’opposant à la nation Anglaise – parmi bien d’autres. L’animateur révélerait l’absurdité de cet affrontement, basé sur le nationalisme, comme quoi elle ne résulte que par la mort d’innombrables innocents. Au final, ce passage peut être vu comme une critique simple du nazisme et de l’invasion, ou bien de l’attachement à une idéologie en général. En d’autres termes, on peut dire que derrière tout drapeau se cache la mort au profit d’une nation. L’idolâtrie est dénigrée pour démontrer qu’il vaut mieux se fier à soi-même, ou du moins pas à une nation entière. Cette mise en garde rejoint l’idée générale du film dans lequel “Goodbye Blue Sky” est inscrit, suivant laquelle il faut se méfier de l’obsession à une idéologie, garder l’esprit ouvert, et combattre l’instinct grégaire.

Dans ce même passage, la musique repart sur les “Oh Oh” des voix qui étaient présentes quand l’aigle planait avec sa proie entre les serres. Une fois de plus, un décalage est créé entre le chant paisible et solennel accompagné de guitares acoustiques au motif simple, et l’atrocité qui apparaît à l’écran. Alors qu’une nation s’effondre pour dévoiler la réalité tragique de la guerre, la musique excessivement calme reprend. L’effet produit est ce même déchirement du visionneur entre paix et dégoût.

Ensuite, il y a un gros plan sur la tête de l’aigle, qui semble se transformer progressivement en tas de ferraille à moitié enfoui dans la terre. Cette transition s’accompagne de flammes qui apparaissent quelques secondes en bas du cadre. Ici, il faut se référencer aux paroles pour connecter les images au sens. Après avoir répété les deux premières phrases “Avez-vous vu les personnes effrayées” et “Avez-vous entendu les bombes chuter,” la rythmique des paroles devient moins monotone et on entend la phrase “The flames are all long gone, but the pain lingers on,” qui en français donne, “Les flammes ont bien disparu mais la souffrance persiste.” On comprend donc que la guerre est à présent fini (les bombes n’éclatent plus) mais que les conséquences règnent toujours. C’est pour cela que l’on voit les flammes disparaître et l’aigle se transformer en déchet industriel : il n’est plus utilisé. Cependant, on voit juste après, au même moment que les voix disent que la souffrance persiste, l’homme squelette à terre se redresser pour reprendre une position debout. L’idée est que l’Homme ne peut toujours pas se reposer et doit endurer une certaine souffrance même après son passage à la guerre. Cela fait référence aux semblables des personnes mortes en guerre, qui sont condamnées au deuil une fois que la guerre est terminée. On voit même quatre autres squelettes apparaître auprès du premier, éparpillés sur le premier et deuxième plans. Cela indique que cette souffrance affecte le monde entier.

Il y a ensuite un retour sur le tas de ferraille, d’où émerge une colombe, semblable à celle du début, qui s’envole et traverse le No Man’s Land où les squelettes sont placés. Ceux-ci disparaissent doucement au passage de la colombe et sont chacun remplacés par une croix sainte. Cela révèle encore une fois la conséquence de la guerre, qui persiste même après sa fin, qui est celle de la mort d’innocents. La guerre est finie, mais le monde ne sera plus jamais le même, les conséquences étant indélébiles.

Pour refléter cette idée, au niveau musical, les voix chantent sur un thème nouveau : “Goodbye, Blue sky,” à plusieurs reprises. Nous pouvons associer à cette phrase le fait que la colombe est ressortie, comme symbole potentiel de paix, mais que le ciel est toujours aussi gris qu’au moment où la guerre à métaphoriquement commencé dans l’œuvre, contrairement à la première fois qu’apparaît la colombe. On comprend donc que malgré le retour d’une certaine paix après la guerre, le monde ne sera, comme dit précédemment, jamais le même. Les conséquences persistent, ainsi le ciel gris reste gris. Pour amplifier cette réflexion, il y a en plus des guitares acoustiques et des voix le même effet sonore du pseudo-trombone qui revient, seulement cette fois-ci dans un registre beaucoup plus aigu, ressemblant plutôt au son d’une trompette. Même si le son artificiel est beaucoup moins agressif qu’avant, il est toujours présent, et il faut noter qu’il est apparu pour la première fois au même moment que le commencement de la guerre dans l’oeuvre. On retrouve donc la même idée qu’une paix complète ne sera jamais atteignable à présent, de par la structure musicale de l’œuvre.

Enfin, le plan qui suit, étant le dernier, comprend la croix sur laquelle tenait le drapeau de l’Angleterre, à présent entièrement rouge, et un zoom avant sur le sang qui en dégouline et qui finit par couler dans une bouche d’égout. Symboliquement, il s’agit de la souffrance causée par la guerre qui, comme vu précédemment, “coule” encore, mais qui s’enfuit là où on ne la verra plus. L’animateur nous montre que de nos jours, les conséquences de la guerre en général sont moins visibles, mais sont bel et bien toujours là.

Sur le plan musical, Les voix, après avoir chanté deux fois “Goodbye Blue Sky,” répètent simplement le mot “Goodbye,” deux fois aussi. Il est intéressant de noter que ce sont les dernières paroles prononcées, et qu’elles finissent en suspension dans la mélodie au lieu de conclure avec une harmonie en cadence parfaite (c’est-à-dire le moyen traditionnel de terminer les paroles dans une chanson). C’est comme si la musique au niveau du chant ne terminait pas correctement, et que par extension ce qu’elle expliquait n’avait pas de fin, ou du moins pas de fin satisfaisante. Cela assure un cynisme général de la part de Roger Waters, comme quoi l’humanité ne pourra jamais vraiment se redresser dans le futur.

En conclusion, il est clair que cette œuvre est fortement symbolique dans sa totalité, tant sur le plan visuel que sur le plan auditif. Elle ne dure qu’environ deux minutes, et réussi néanmoins à déclencher une prise de conscience chez le public face aux atrocités de la guerre et de ses conséquences qui ont marqué et marqueront toujours l’humanité.

Pour voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_0v07InoFiU

R.L


Laisser un commentaire